samedi 5 septembre 2015

Le Dernier Royaume T.1, Morgan Rhodes

Auteur : Morgan Rhodes 
Editeur : Michel Lafon 
Parution fr : 2013
Nb de pages : 438

Résumé :
Après des siècles de paix, une rumeur de guerre enfle entre les trois royaume d'Auranos, de Paelsia et de Limeros. Au centre de ce conflit naissant un funeste souvenir : une sombre magie oubliée sur le point de s'éveiller de nouveau. Pour la maitriser tous les coups sont permis et seuls les plus forts ou les plus rusés s'en sortiront.


Avis :


Pour commencer j’étais réellement impatiente de découvrir ce livre, tout me plaisait dans sa présentation : la couverture, le résumé, tout me tentait.

Ce ne fut, malheureusement, pas un coup de cœur quelques défauts qui gâchent la lecture qui font que, même si ce n’est pas décevant, on en ressort avec un léger gout d’amertume (ou alors c’est juste parce que je l’ai attendu vraiment longtemps).



Je commencerais donc par les points négatifs, peu nombreux mais à développer tout de même. La quatrième de couverture, je suis de ceux qui adorent lire et relire les résumés (je me rends compte que c’est peut-être étrange là…) parce que ça attise ma curiosité, en somme j’adore ça. Or ici cela constitue une grande faiblesse dans le récit. On nous en dit trop ! Vraiment trop. Comme si sur le résumé de Star Wars on vous écrivait en gros et en gras : Dark Vador c’est le père de Luke ! Dérangeant quoi. (désolée pour ceux qui savaient pas.)

Parce que, le fait de trop en dire gâche la découverte que l’on peut faire du livre, on nous écrit noir sur blanc qu’on va nous dire quelque chose mais qu’en fait non. Alors moi ça m’a perturbée parce que je n’avais pas de petit coup au cœur comme on peut en avoir à cause de la tension dramatique qui peut se dégager de telle ou telle situation. On aurait pu avoir des doutes, se dire « non ! Pas possible ! » mais ça ne vient pas. Ce savoir rend du coup l’intrigue un peu fade sur certains points, ce qui est réellement dommage.

Pour continuer sur le fil de l’intrigue, dont on devine la moitié des choses grâce au résumé, je dirais que cela va trop vite. On passe d’un royaume à l’autre pour voir ce que chacun pense / voit, pourtant tout est trop rapide. Comme s’il manquait des bouts. L’auteur se concentre énormément sur la description des royaumes et de leurs mythologies, ce qui en soit est très intéressant, mais l’on passe un peu en superficialité sur les personnages, leurs caractères ne sont pas encore assez approfondis et cela se ressent. Même si l’on commence déjà à cerner qui nous allons aimer ou non, selon ce qu’on apprécie dans une histoire. Pour moi ce manque d’approfondissement se ressent surtout au niveau de Lucia qui est insipide au possible, on sait qu’elle a son importance, mais à mes yeux a le charisme d’une huitre (et encore, j’aime les huitres alors je sais pas si ça fonctionne). Je ne parviens pas à l’apprécier, et pourtant je suis plutôt tolérante vis-à-vis des princesses innocentes qui veulent comprendre le monde qui les entourent. D’ailleurs c’est sûrement là que le souci du personnage réside : elle ne cherche pas à comprendre, elle avale les paroles de son père sans se poser de questions même en sachant que ce qu’il fait c’est mal. Ça m’horripile.

En parlant de princesse, allons voir du côté de Cléo, pour tout dire je l’aime bien (pourquoi donc la mettre dans les points négatifs allez-vous me dire ? J’y viens ne soyez pas si impatients.) Son histoire d’amour expédiée comme un colissimo vingt-quatre heures. Je conçois que l’amour à seize ans ce soit beau comme un champ de fleur et ça vous tombe dessus comme une crotte de pigeon, mais là non ! C’est trop rapide, surtout que cela soit partagé, encore que ce ne soit qu’elle parce que d’accord, même moi j’aurais pu tomber amoureuse de lui (je commençais même à vraiment l’aimer le garçon hein !). Tout ça pour amorcer une relation avec un autre personnage, alors que les évènements de la fin suffisaient amplement à développer ce genre de sentiments. Sinon, en personnage en tant que tel j’admire beaucoup Cléo et son courage. Voilà.

Je vais terminer là les points négatifs je crois.



Passons aux points positifs, parce que là vous vous demandez comment j’ai pu aimer ma lecture. Tout d’abord l’intrigue, malgré ses défauts, on sent que c’est une mise en bouche, l’incipit de la saga. Malgré le rythme rapide, je dois reconnaitre que les bases de Mytica sont bien posées, on comprend vite les relations entre chaque royaume, qui est qui, pourquoi un tel veut ça et l’autre ceci. Tout ça est très bien expliqué, et tant mieux car c’est le but. Le plus étant que nous avons tous les points de vue, un ou deux par royaume, ce qui nous permet de voir une même chose de différentes manières. Parfois on se sent révolté parce qu’un personnage pense ça, alors que l’on sait que c’est faux, faire jouer la subjectivité est une très bonne idée cela montre qu’il n’y a pas qu’une vérité pour un évènement. Au-delà de cela, il ne faut pas l’oublier, se développe tout une mythologie avec des sorcières, des sentinelles et des pierres magiques, une grande quête dont on aimerait bien savoir le fin mot de l’histoire quand même. Tout cela est très bien amené parce qu’on en découvre un peu à chaque fois, et sous différents aspects, encore une fois cela diversifie notre manière de voir les choses.

Certains personnages restent un point fort de l’intrigue. Je crois que je suis presque tombée amoureuse de Magnus. Il est désopilant la plupart du temps, et au départ on se dit que vraiment il se lève tous les jours du mauvais pied et qu’il lui faudrait une dose de Xanax (sérieusement). En même temps c’est le personnage le plus travaillé de toute cette petite bande qu’on nous présente, je ne sais pas pourquoi mais c’est celui que l’on découvre le plus et auquel on s’attache le plus aussi (je ne comprends pas comment il fait pour ne pas donner des baffes à Lucia en lui disant d’arrêter d’être aussi fade !).

Vient ensuite Cléo que j’apprécie. Parce qu’elle évolue, d’accord elle à un passage où on a très envie de la gifler. Elle est impulsive et ne réfléchit pas, s’en est même énervant, mais elle apprend. A chacune de ses erreurs elle se rend compte de sa faute. Elle ne reste pas passive face aux évènements, elle tente de jouer son rôle de princesse tout en se sentant inférieure à sa sœur. Je crois que je ne serais pas parvenue à agir avec autant de sang-froid qu’elle dans certaines situations. Même si parfois j’ai eu envie de la gifler, parce que faut bien l’avouer c’est une princesse pourrie gâtée, mais elle se fait ses propres opinions. Comme n’importe quelle adolescente en fin de compte.

Finalement j’en arrive à Jonas. Un peu effacé dans ce premier tome. On sent qu’il veut agir mais que quelque chose le bloque. Il est irréfléchi mais pas totalement. Avec lui on découvre les bas-fonds, le peuple opprimé. Son envie de vengeance va déclencher bien des évènements, il est assez observateur dans ce tome, il laisse les autres faire les choix importants, ce qui ne l’empêche pas de faire les siens. C’est quelque chose en plus, parce que cela va l’amener à réfléchir et à se rendre peu à peu compte que : non, on a pas le droit de le manipuler. C’est un grand dadet idéaliste, rebelle, qui veut juste la paix avec le moins de dommages possible (on lui dirait qu’un peu de poussière de fée ça rendrait tout le monde gentil, il irait la chercher.) et ça c’est beau. Il est, comme Cléo, à l’image d’un ado de son âge, il voit le meilleur partout. Il est très manichéen dans ses pensées, mais je suis certaine qu’il va réussir à dépasser ça pour mûrir (du moins je l’espère).



Ce livre a donc conquis une part de moi. J’ai aimé le dévorer et vivre un temps avec ces quatre personnages. Il y a quelques faiblesses mais il est idéal pour commencer la littérature de fantasy, car il reste simple sans l’être trop justement. Je n’en ai pas parlé mais l’auteur n’épargne pas ses personnages, on n’est pas chez les Bisounours (et maintenant j’ai la foutue chanson en tête moi !) non plus, il faut un juste milieu et il l’a trouvé. Une très belle découverte, je suis pressée de découvrir la suite pour retrouver Mytica et ses habitants. La suite promet d’être riche en émotions !

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